Stefan Diez, une imagination fertile

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Installé dans son studio à Munich, une ancienne scierie qu’il a rénovée avec son père, lui-même charpentier, c’est sous une toiture de polycarbonate qui laisse la lumière envahir l’espace que Stefan Diez et son équipe semblent revisiter, avec une imagination infinie, des concepts ordinaires.

Né, en 1971, en Bavière, à Freising, dans une famille de quatre générations de charpentiers, Stefan Diez grandit plongé dans l’art du bois et du design, importante contribution qui forme et influence son parcours de talentueux designer.

Après une formation en architecture, dans le but de devenir ébéniste, et après avoir travaillé une année en Inde, à Mumbai et Poona, il revient en Allemagne et entreprend, en 1996, un cursus de design industriel à l’Académie des arts de Stuttgart. Il est employé en tant qu’assistant chez Richard Sapper, qui devient son professeur, puis chez Konstantin Grcic, deux grands noms du design industriel qui ont en commun un style d’innovations techniques simples, pures, allant à l’essentiel, le tout dans une fine élégance. Il n’existe pas de meilleures école et inspiration que l’apprentissage auprès des créateurs, et c’est ainsi que Stefan Diez prend la décision de créer son propre nom en ouvrant son studio à Munich, en 2003. En parallèle, il enseigne à l’Université des arts et du design de Karlsruhe, en Allemagne, ainsi qu’à l’Ecole du design industriel à Lund, en Suède. Diez est remarqué très tôt et reçoit, en 2002, son premier trophée, le Design Report Award, au Salone Satellite, à Milan, avec un autre designer, Christophe de la Fontaine. Depuis, pas une année ne s’écoule sans que l’une de ses pièces n’est récompensée: meilleure innovation en décors d’intérieur, de matériel de cuisine, de salon ou de bureau.

Dans une configuration résolument contemporaine avec un clin d’œil rétro, il transforme un simple mobilier en une œuvre d’art, quels que soient les matériaux utilisés. Considéré comme l’un des designers allemands les plus innovants de sa génération, il se forge une réputation internationale. Son style franc, rationnel, simple mais technique, travaillé et appliqué, séduit nombre de grandes marques de fabricants, telles que e15, Emu, Gandia Blasco, Moroso, Flötotto, Hay, Rosenthal, Thonet, Vibia et Wagner and Wilkhahn. Il travaille sur une multitude d’objets différents, chaises, tables, couverts, faitouts, luminaires, étagères et même cheminées, telle sa Logaflame HWS116, pour la marque Bauderus, qui remporte, en 2014, le prix Focus Open. Quel que soit le matériel utilisé, bois, bambou, métal ou aluminium, les objets fabriqués reflètent le talent et l’expertise d’un professionnel passionné.

La collection du trio de chaises colorées par la directrice artistique de e15, Farah Ebrahimi, This That Other (2013), traduit la philosophie de Diez qui cherche à trouver l’ultime confort dans une simplicité apparente, tout en respectant un haut standard de qualité. Autre prouesse technique, cette fois inspirée du Japon, le mobilier Soba Bamboo (2015), réalisé avec des rouleaux de bambou laissés dans leur état naturel, non traités et assemblés seulement par une ficelle tressée, et dont la teinte varie du vert au gris au fil du temps. Ses créations rendent toute chose du quotidien amusante et originale. C’est cette audace en toute légèreté qui fait que le travail de Diez est si remarquable.

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